#2 La pseudo-sexualité des enfants : le rôle du SIECUS, organe de conseil des politiques d'éducation à la sexualité.
SIECUS, ou l'éducation sexuelle selon les théories Kinsey
Marie Calderone, fondatrice du SIECUS, ‘la passionaria de l’éducation sexuelle’
Avertissement au lecteur
Les questions autour de l’éducation à la sexualité ont connu un emballement hystérique et une réaction démesurée des médias, du politique et d’une partie du public, en particulier en Belgique. Ceux qui ont attiré l’attention sur des points problématiques du guide EVRAS ont été qualifiés de terroristes, coupables ‘de désinformation à des fins politiques’, accusés de mener ‘une tentative de déstabiliser l’état de droit’, pour reprendre des propos des ministres concernés.
L’actualité devrait nous enseigner à faire la distinction entre le véritable terrorisme et la critique invitant au débat. Cette attitude est primordiale, si l’on veut conserver une forme de démocratie.
Un premier article intitulé ‘la pseudo-sexualité des enfants’ : la science pédo-criminelle d’Alfred Kinsey et ses collaborateurs’ a sans doute contribué à réveiller le public sur la question de l’éducation à la sexualité. Il ciblait certains concepts et leurs auteurs et interrogeait les politiques actuelles, au vu des recommandations internationales. Le présent article le complète à la demande de plusieurs lecteurs, perplexes ou désireux d’approfondir le sujet. Toutefois, vu les circonstances actuelles, j’insiste sur l’importance d’une utilisation responsable et nuancée des éclairages qui sont apportés ci-dessous.
Questions en suspens
Il y a deux questions fondamentales sur lesquelles aucun acteur institutionnel n’a apporté de réponse suffisante. La première concerne la place des organisations internationales dans les politiques de santé sexuelle. Si l’on reconnait et revendique le fait que les programmes actuels s’inscrivent dans le cadre des recommandations de l’OMS, de l’UNESCO et du planning familial international, l’on reste néanmoins dans le flou quant à savoir s’il existe des engagements, des financements et des sanctions éventuelles liés à leur mise en place dans les programmes nationaux ? La seconde question porte sur les fondements scientifiques ou idéologiques de ces recommandations et sur les organismes et personnes dont ils émanent.
Le présent article se penche sur ce dernier point, en développant le rôle du SIECUS, l’un des principaux organes de conseil des organisations internationales dans l’élaboration des recommandations actuelles.
L’éducation sexuelle dès la naissance
Au coeur de la controverse récente, il y a notamment le postulat selon lequel il existe une sexualité dès la naissance et qu’il faut par conséquent éduquer les enfants sur ce sujet, dès leur plus jeune âge. Face à ces inquiétudes, certains politiques ont tenu à rassurer le public en déclarant que, de toutes façons, il n’est pas question de démarrer une forme d’éducation à la sexualité dans les petites classes.
De nombreux acteurs de terrain ont également confirmé tenir compte des stades du développement de l’enfant. Pour eux, il ne s’agit pas d’éduquer à la sexualité, mais d’adopter une attitude de réponse face aux questions que les enfants pourraient se poser à tout âge, ceci afin de ne pas provoquer une intrusion dans leur psychisme. Il faut évidemment se réjouir de ces bonnes intentions et de ces bonnes pratiques. Néanmoins, ceci ne ressort pas dans les ‘textes’ et le fait qu’ils puissent être interprétés ou appliqués autrement pose toujours problème, puisqu’ils sont une porte ouverte aux dérives.
Enfin, ce qui se passe dans d’autres pays européens témoigne bien d’une volonté ‘internationale’ d’éduquer à la sexualité de manière assez explicite et dès le plus jeune âge. Il faut donc poursuivre les interrogations sur ces questions, en particulier la notion de la sexualité infantile.
Bref retour sur Kinsey
L’idée que les enfants ont une sexualité dès la naissance a été formulée par Alfred Kinsey (voir l’article #1 sur Kinsey), qui est considéré comme le ‘père de la révolution sexuelle’, et dont les travaux ont mené à changer les lois et les politiques sur la sexualité partout dans le monde. Ses théories ont eu certains impacts positifs, le principal étant de dépénaliser l’homosexualité et de permettre la reconnaissance d’une égalité des droits pour les membres de la communauté LGBTQ.
Par contre, des révélations ultérieures à ses travaux ont permis de découvrir que les observations sur lesquelles repose l’idée de la sexualité chez l’enfant ont été recueillies lors de séances de viols. Ceux-ci ont été commis sur des mineurs, y compris de très jeunes enfants, jusqu’à des bébés âgés de 2 mois, tout cela sous le couvert de ‘recherches scientifiques’.
En résumé, ce que Kinsey et ses collègues pédocriminels qualifiaient des signes ‘d'orgasme’, à savoir “des cris, des pleurs, une lutte contre le "partenaire" et des mouvements convulsifs”, étaient en réalité d’authentiques réactions traumatiques.
L’observation de ‘la jouissance sexuelle’ des enfants violés qui a servi à postuler le désir sexuel infantile et l’existence d’une vie sexuelle précoce, voire d’un pseudo ‘consentement’, n’a donc aucun fondement scientifique.
Malheureusement, malgré les accusations des nombreuses victimes qui ont montré à quel point ces ‘chercheurs’ étaient en réalité des pédocriminels aux moeurs dépravées, les théories de Kinsey et de son institut ont toujours une place centrale dans les politiques qui concernent la sexualité.
De l’Institut Kinsey à SIECUS
Le S.I.E.C.U.S ou Sex Information and Education Council of the United States est un organisme qui fait partie du « réseau Kinsey» et qui participe à l’élaboration des recommandations internationales en matière de sexualité, notamment celles de l’UNESCO.
Graphique tiré de l’article de François Debelle sur le SIECUS publié sur la plateforme Jonas, espace collaboratif contre la pédocriminalité.
Le SIECUS a été fondé par Mary Calderone connue comme « La passionaria de l'éducation sexuelle ». Mary Calderone avait démarré sa carrière au planning familial américain, où, en tant que directrice médicale, elle avait beaucoup fait progresser les politiques d’information sur la santé sexuelle et la contraception. Elle devint le fer de lance du mouvement pour la dépénalisation de l’avortement aux États-Unis, avant de fonder le SIECUS en 1964, qu’elle présida jusqu’en 1982.
D’emblée, Caldérone insista sur l’éducation sexuelle dès la petite enfance. Une des ses nombreuses conférences avait d’ailleurs pour titre : « La sexualité dans la petite enfance : Le besoin d'une théorie de l’apprentissage ». Lors du congrès du planning familial américain de 1980, elle avait également déclaré que « le premier objectif de SIECUS est d'enseigner à la société l'importance vitale de la sexualité des enfants et des nourrissons » ! (note: L’on peut se demander en quoi c’est ‘vital’ ?)
SIECUS et ses collaborateurs pédophiles
Mary Calderone s’appuyait explicitement sur les théories et les données d’Alfred Kinsey et de ses collaborateurs, en particulier les ‘sexologues’ Wardell Pomeroy, John Gagnon et John Money, tous ardents promoteurs de la pédophilie.
Wardell Pomeroy était un proche de Kinsey, co-auteur des ses deux célèbres rapports: Sexual Behavior in the Human Male (1948) et Sexuality in the Human Female (1953). Pomeroy avait personnellement mené 8 000 entretiens sur la sexualité pour l’établissement de ces rapports et avait validé les données des ‘orgasmes’ des enfants violés. Il participa à la création du SIECUS, afin de développer l’éducation sexuelle et en devint le vice-président. Dans une interview donnée à Time et intitulée “Attaquer le dernier tabou”, il affirmait qu’ « il est temps d'admettre que l'inceste n'a pas besoin d'être une perversion ou un symptôme de maladie mentale » ajoutant encore que “l’inceste entre enfants et adultes peut parfois être bénéfique”. Pomeroy était aussi d’avis que les travaux qu’il avait mené avec Kinsey “leur avait permis de découvrir de nombreuses relations sexuelles touchantes entre pères et filles”. Et pour finir, dans son ouvrage ‘Boys and Sex'“ il s’émerveillait aussi devant “de belles relations sexuelles entre des enfants et des animaux”.
De son côté John Gagnon, également employé par le SIECUS, avait été chercheur à l’Institut Kinsey pendant plus de 15 ans. Ses écrits portaient sur la sexualité des jeunes, la pornographie et l’éducation sexuelle. Il finit par être nommé professeur de sociologie à l’université de l’état de New York. Un de ses best-sellers édité par le SIECUS s’intitulait : « Rencontres sexuelles entre adultes et enfants » .
Quant à John Money, membre du conseil d'administration de SIECUS, accessoirement l’un des principaux promoteurs des théories de l’identité de genre, estimait pour sa part que : « L'expérience sexuelle de l'enfance, comme le fait d'être le partenaire d'un parent ou d'une personne âgée, ne nuit pas nécessairement à l'enfant ».
On constate donc que la plupart des fondateurs du SIECUS ont soutenu la pédophilie l’inceste et même la pornographie (en toute logique). Selon un rapport spécial sur SIECUS, Hugh Hefner, le fondateur du magazine porno Playboy était un sponsor régulier de l’association avec laquelle il entretint une collaboration de longue durée. Gagnon recommendait d’ailleurs la lecture de Playboy, Penthouse ou Hustler dans lesquels apparaissaient parfois des enfants nus, affirmant qu’il s’agissait ‘de magazines de scouts pour l’éducation sexuelle’.
Hugh Hefner avec ses ‘bunnies’ lapines. Le fondateur du magazine Playboy fut un des premiers sponsors du SIECUS…
Reconnaissance internationale
L’influence de Marie Calderone sur les politiques de santé publique internationales a été facilitée par le fait qu’elle était l’épouse du Dr. Frank Calderone, qui fut parmi les figures fondatrices de l’OMS.
Avec l’apparition du SIDA et la place centrale qu’il a occupé dans les programmes de l’OMS, la question concernant la sexualité gagnèrent en intérêt et le SIECUS fut directement impliqué dans les programmes des organisations internationales. En 1991, une vingtaine d’experts du SIECUS et de l’organisation Planned Parenthood (essentiellement impliquée dans la contraception et l’avortement) rédigèrent un document de synthèses reprenant une série de lignes directrices pour l’éducation sexuelle “du jardin d’enfants à la terminale”. Ce document dont la troisième version révisée date de 2004, sert encore de référence générale en la matière.
En 2009, l’Unesco publia ses propres Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité, un texte inspiré par les lignes directrices du SIECUS et rédigé par Nanette Ecker, qui en fut l’ancienne directrice.
Les principes y sont organisées autour de six domains clés : 1) Relations humaines 2) Valeurs, Conduite et compétences 3) Culture, société et droit 4) Développement humain 5) Comportement sexuel et 6) Santé sexuelle et reproductive - et 23 sujets connexes, dont chacun est lié à des objectifs d'apprentissage pour quatre groupes d’âge distincts : 5-8 ans, 9 -12 ans, 12-15 ans et 15-18 ans et plus.
Selon le co-auteur du document, Douglas Kirby. « Le document émet 32 recommandations, dont 13 visent spécifiquement à modifier les comportements”.
‘Mai, le mois de la masturbation’…SIECUS et les Avocats pour la Jeunesse entendent ‘changer les comportements dans le domaine de la sexualité’ lors de cette campagne sponsorisée par des fabricants de sex toys. (2020)
Fin octobre 2009, les « International Guidelines on Sexuality Education » furent officiellement lancées au siège des Nations Unies à New York et trois ans plus tard, le SIECUS obtint un statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), l’un des 6 organes principaux de l’ONU. Ce privilège fut aussi octroyé à l’Institut Kinsey en 2014. Ceci permit aux deux organisations soeurs d’obtenir des financement conséquents et de jouer un véritable rôle de lobby sur la scène internationale.
Vers un changement de cap ?
Les recommandations internationales de l’OMS sur la santé sexuelle sont en grande partie similaires à celles qui ont été adoptées par l’Unesco, puisqu’il s’agit après tout de deux agences onusiennes (influencées par Kinsey, Siecus et Mary Calderone). En Europe, les principes directeurs de l’OMS ont été transposées dans ‘les Standards pour l’éducation sexuelle en Europe’, avec le concours du Bureau fédéral d’éducation à la santé d’Allemagne. Ce document sert donc de cadre référentiel pour les politiques nationales.
La manière dont l’éducation sexuelle y est définie (p.20) s’inscrit bien dans les postulats hérités du SIECUS et de l’Institut Kinsey (le surlignage en gras ne figure pas dans le texte d’origine, il indique ce qui m’interpelle).
“L’éducation à la sexualité signifie l’apprentissage des aspects cognitifs, émotionnels, sociaux, interactifs(?) et physiques (?) de la sexualité. L’éducation sexuelle commence dès la petite enfance, et se poursuit à l’adolescence et à l’âge adulte. Pour les enfants et les jeunes, son objectif premier est d’accompagner et de protéger le développement sexuel.”.
Mais, à mesure que les programmes nationaux multiplient leurs efforts pour atteindre les objectifs fixés par l’ONU, les définitions et concepts de cette ‘science de la sexualité’ sont de plus en plus contestés, voire rejetés par une certaine partie de la population.
Dans le tableau des Standards de l’OMS ‘Pour les ‘standards minimaux à acquérir de zéro à 4 ans’, les informations sur la masturbation enfantine précoce ont choqués de nombreux parents et professionnels’
Outre les débats sur les différents outils et programmes mis en place dans les écoles, la mise à jour des principes directeurs internationaux de l’UNESCO du 8 mars 2023, avec l’intention d’encadrer ‘une approche factuelle’, a également été critiquée par une partie du public, pour qui certains passages pourraient être interprété comme un favorisant la pédophilie.
Il est manifeste que révélations sur la ‘science’ de Kinsey et des instituts qui s’en inspirent circulent aujourd’hui dans le monde entier et poussent à remettre en question des notions jusqu’alors ‘incontestées’.
Et c’est probablement ce qui a poussé l’OMS à adopter une attitude plus modérée, et rassurante, comme cela a été le cas en Belgique. Dans un communiqué de presse récent, daté du 18 mai 2023, l’agence a ainsi publié une série de questions et de réponses sur l’éducation complète à la sexualité.
À la question ‘Quand l’éducation à la sexualité doit-elle commencer ?’ , l’OMS précise à présent que :
“chez les très jeunes, l’éducation sexuelle ne porte pas nécessairement sur la sexualité proprement dite”.
Et concernant la question de savoir si “l’éducation à la sexualité encourage la masturbation” ? elle répond notamment que :
L’éducation complète à la sexualité ne fait pas la promotion de la masturbation. Cependant, dans ses documents, l’OMS reconnaît que les enfants commencent à explorer leur corps par la vue et le toucher à un âge relativement précoce. Il s’agit d’une observation et non d’une recommandation”.
Les principes directeurs des Nations Unies sur l’éducation à la sexualité visent à aider les pays, les praticiens et les familles à fournir aux jeunes des informations exactes et actuelles sur leur sexualité, qui soient adaptées à leur stade de développement. Il peut s’agir de rectifier les idées fausses à propos de la masturbation, par exemple l’idée qu’elle nuit à la santé et, sans humilier les enfants, de leur apprendre à connaître leur corps, les limites et l’intimité à respecter d’une manière adaptée à leur âge.
C’est peut-être lire entre les lignes, mais il semble que ces clarifications soient de bon augure et que l’on se dirige peut-être vers un changement de cap…positif !
À lire pour tout savoir sur ce que l’on reproche aux Standards pour l’éducation sexuelle en Europe: Ariane Bilheran l’Imposture des droits sexuels ou la loi du pédophile au service du totalitarisme mondial.
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