La FDA pourrait approuver un test des métaux lourds pour détecter l'autisme dès le plus jeune âge.
#1 Autisme et santé mentale
A priori, c’est une bonne nouvelle! Après des décennies d’efforts pour nier tout lien entre la survenance de l’autisme et la présence de métaux dits ‘lourds’ comme le mercure, l’aluminium, le cadmium ou le plomb, la FDA envisage d’autoriser un test de dépistage des risques d’autisme par l’analyse de bio marqueurs dans les cheveux. Selon une étude publiée par des chercheurs provenant d’universités du Japon, des Etats-Unis et de la Suède, le test qui utilise un algorithme combinant des signatures métaboliques d'origine génétique et les expositions environnementales externes a pu prédire l’autisme dans 81% des cas.
Des chercheurs ont mis au point un test de dépistage de l'autisme, le premier du genre, qui, selon eux, peut trouver des marqueurs de risque dans une seule mèche de cheveux, une innovation qui pourrait aider les cliniciens à identifier l'autisme chez les jeunes enfants avant que n’apparaissent les premiers troubles dans leur développement.
Ce test - qui fait appel à une technologie nouvelle et est encore aux premiers stades de développement de la start-up LinusBio - est destiné à aider les cliniciens dans la formulation d’un diagnostic, mais il ne doit évidemment pas être utilisé seul. L’on sait depuis longtemps que les cheveux enregistrent les antécédents d'exposition aux métaux et à d'autres éléments. Cette technologie utilise un algorithme qui analyse l’historique de l’exposition dans le temps afin de détecter des patterns de métaux particuliers qui seraient associés à l'autisme.
L'analyse a permis de prédire l'autisme avec précision dans environ 81 % des cas, selon une étude évaluée par des pairs et publiée le mois dernier dans le Journal of Clinical Medicine.
Ce test peut déjà être effectué chez des bébés âgés d’un mois. Les chercheurs espèrent ainsi que cette technologie pourrait aider les enfants à bénéficier plus rapidement d'une intervention précoce et qu'elle pourrait également conduire au développement de nouveaux médicaments ou modèles de thérapie adaptés aux enfants en bas âge.
Fin décembre 2021, le test a été accepté dans la catégorie des ‘Breakthrough Devices’ par la FDA, une qualification qui permet aux technologies innovantes de suivre une procédure d’autorisation accélérée.
Video “Detecting Autism at Birth with Manish Arora”
Cette nouvelle technologie a été développée à partir de recherches effectuées à l’université de Mount Sinai à New York par le professeurManish Arora, cofondateur et PDG de la société Linus Bio et professeur de médecine environnementale et de santé publique à la Icahn School of Medicine au Mount Sinai. A partir de mesures prises par une technologie laser très raffinée et du développement d’un algorithme spécifique, l’on parvient à effectuer un historique du métabolisme et à retracer l'histoire des substances ou des toxines auxquelles l'enfant a été exposé au fil du temps.
Chez le nourrisson, les cheveux peuvent déjà donner un aperçu des expositions à des moments critiques pour son développement, comme le troisième trimestre de la grossesse.
Technologie laser
Le test fait passer un laser sur la longueur d'un cheveu, utilisant son énergie pour le transformer en plasma à analyser. Selon le chercheur, un centimètre de cheveu permet déjà de recueillir des données sur l'exposition pendant environ un mois.
De même que les cernes d'un arbre renseignent les scientifiques sur ses conditions de croissance annuelle, la croissance des cheveux permet aux chercheurs de comprendre ce qui s'est passé dans le corps d'une personne à des moments précis. LinusBio affirme que l’on peut même révéler le métabolisme des métaux par tranches de 4 à 6 heures.
"C'est presque comme avoir une caméra de sécurité où vous pouvez revenir en arrière et regarder quatre images par jour".
Cette technique crée d'énormes quantités de données. C'est là qu'intervient un algorithme d'intellegence artificielle, entraîné à rechercher des modèles ou ‘patterns’ de dérèglement du métabolisme des métaux qui, selon les chercheurs, sont des biomarqueurs de l'autisme.
"Nous pouvons détecter un rythme spécifique à l'autisme avec seulement un centimètre de cheveux", a déclaré Arora.
Diagnostic et traitement précoces
Arora et son équipe espèrent que leur technologie pourrait aider les jeunes enfants, même les nouveau-nés, à recevoir des interventions précoces pour l'autisme, plus tôt que cela ne se fait actuellement.
"Le problème de l'autisme est qu'il est diagnostiqué à l'âge de 4 ans en moyenne. À ce moment-là, une grande partie du développement du cerveau a déjà eu lieu", a-t-il déclaré. "Nous voulons permettre une intervention précoce".
Il n'existe pas encore de test biologique pour les troubles du spectre autistique. Les enfants sont souvent diagnostiqués à la demande de parents qui observent des troubles de comportement, comme le fait d'éviter le contact visuel, des retards de langage ou le fait de ne pas pointer du doigt. Mais ces comportements sont très variables, et l'autisme peut aussi se manifester parallèlement à d'autres affections telles que le trouble du déficit de l'attention/hyperactivité (TDAH), l'anxiété et les troubles de l'humeur.
A l’heure actuelle, les spécialistes se basent sur des examens neurologiques, des évaluations du langage, des observations du comportement et d'autres méthodes pour diagnostiquer un enfant. L'Académie américaine de pédiatrie recommande des dépistages de l'autisme à 18 mois et 24 mois.
Prochaines étapes, plus de données
Dans l'étude publiée, les chercheurs ont formé et testé leur technologie en évaluant des échantillons de cheveux de 486 enfants dans trois pays : Japon, Suède et États-Unis.
Dans une analyse de 97 échantillons de cheveux, l'algorithme a correctement identifié des porteurs de troubles du spectre autistique dans plus de 96 % des cas. Il a identifié correctement les cas négatifs dans environ 75 % des cas. Le groupe testé comprenait 28 cas d'autisme, une proportion bien plus élevée que dans la population générale.
La société, qui a levé plus de 16 millions de dollars en capital à risque, compte lancer une étude plus large et a déjà recueilli des échantillons et des données dans un groupe d'environ 2 000 personnes.
Arora espère qu'à l'avenir, le test pourra également fournir des indices sur ce qui change dans le corps d'un enfant lorsque l'autisme se manifeste.
LinusBio a déclaré qu'elle envisageait également d'appliquer cette approche à d'autres problèmes de santé dont les liens avec des facteurs environnementaux sont connus, notamment la maladie de Lou Gehrig ou SLA, les troubles gastriques et certains cancers.
A noter dans l’étude intitulée “Elemental Dynamics in Hair Accurately Predict Future Autism Spectrum Disorder Diagnosis: An International Multi-Center Study"“
Il est à noter que notre analyse des cheveux se concentre sur la DYNAMIQUE DU METABOLISME ELEMENTAIRE mesuré dans les cheveux et ne dépend pas des concentrations de métaux dans les cheveux.
En appliquant des méthodes de calcul dérivées de la théorie du chaos, nous avons caractérisé la dynamique temporelle d'un seul et de plusieurs éléments qui sous-tend les TSA. Notre approche contraste avec les efforts antérieurs qui reposaient uniquement sur des lectures génétiques pour identifier les biomarqueurs des TSA. Nous nous sommes plutôt concentrés sur l'interface entre les signatures métaboliques d'origine génétique et les expositions environnementales externes, considérant ainsi à la fois les origines génétiques et les déclencheurs environnementaux qui mènent aux TSA. Le biomarqueur que nous proposons ici établit le potentiel de développement d'une aide au diagnostic qui pourrait contribuer à améliorer la vie des personnes atteintes de TSA grâce à un diagnostic à un plus jeune âge qui facilite une intervention précoce.
Rappel d’autres facteurs de risque:
L'âge avancé du père et de la mère sont associés aux TSA. Plus précisément, chez les pères âgés de 45 ans ou plus, le risque relatif d'avoir un enfant atteint de TSA est 30 à 50 % plus élevé que chez les pères âgés de 20 à 29 ans [46]. L'augmentation de l'âge maternel et le décalage entre l'âge maternel et l'âge paternel sont également associés à un risque accru d'avoir un enfant atteint de TSA [46,47]. Les nourrissons et les enfants atteints de TSA sont connus pour prendre du retard dans les étapes du développement [48]. Plusieurs outils cliniques sont disponibles, comme le Modified-CHecklist for Autism in Toddler (M-CHAT), le First Years Inventory (FYI) et le Quantitative-CHecklist for Autism in Toddler (Q-CHAT), qui peuvent être utilisés par les cliniciens pour évaluer les enfants.
Commentaire: Va-t-on assister à une nouvelle pirouette cognitive?
L’on ne peut que s’étonner et se réjouir du fait qu’une telle technologie puisse être développée dans une université américaine, malgré la pression incommensurable pour nier l’impact des intoxications aux métaux lourds sur la survenance de l’autisme. Après des décennies de recherche centrées sur la génétique, de plus en plus de voix s’élèvent pour que les facteurs environnementaux soient pris en compte dans la recherche de la biologie de l’autisme.
Il faut dire que la situation est tout simplement catastrophique et peut difficilement être expliquée autrement. Les trois dernières années, la prévalence de l’autisme a encore augmenté de 50%. C’est en tous cas, ce qu’affirme une étude Chinoise publié dans JAMA Pediatrics après analyse des données officielles du NIH, l’institut de santé national des Etats-Unis. Plus précisément, les chercheurs de l'université pharmaceutique de Guangdong, en Chine, ont constaté que 3,49 % des enfants et adolescents américains - soit environ un sur trente - étaient atteints d'autisme en 2020.
Il s'agit d'une forte augmentation de 52 % par rapport aux 2,29 % de jeunes Américains atteints de cette maladie en 2017.
Malgré cela de nombreux experts continuent de dénigrer les facteurs environnementaux et répétant que cette augmentation est liée à une meilleure compréhension par les parents des signes précoces de l'autisme chez leur enfant et à une surveillance accrue de cette maladie.
Il faut donc s’attendre à une nouvelle pirouette cognitive des autorités de santé américaines pour finalement admettre le risque lié au métaux lourds et autoriser leur dépistage et un traitement précoce, tout niant le fait que leur présence dans les vaccins dit classiques soit dangereuse et puisse être un facteur déclencheur des troubles autistiques.
Par ailleurs, il y a fort à craindre que l’argument ne soit récupéré pour remplacer les vaccins pédiatriques classiques par une batterie de nouveaux vaccins pédiatriques de type mARN, en utilisant un narratif de ce type: “L’on a jamais pu démontrer la toxicité des adjuvants pour les vaccins classiques, mais par précaution, puisqu’il semblerait que certains individus métabolisent mal les métaux lourds, nous pouvons vous proposer des nouveaux vaccins de type mARN qui n’en contiennent pas”.
En attendant, il faut surtout espérer que le test de Linus Biotech soit approuvé et que cela stimule le développement de traitements précoces qui pourront aider des millions d’enfants par le monde à grandir en bonne santé physique et mentale.
Vous pouvez aussi soutenir mon travail par un don.
Soyez-en mille fois remerciés!
En fait les tests ont été fait à différentes tranches d'âge de 0 à 18 ans et apparemment ils sont efficaces à partir de l'âge d'un mois. En ce qui concerne les Etats-Unis, les bébés sont vaccinés le 1er jour avec le vaccin contre l'hépatite B (tout à fait inutile pour eux) et puis il ne faut pas oublier la vaccination des mères par ex. contre la grippe. Un test précoce pourrait-être utile pour mettre en place des interventions au moment où le cerveau est encore en plein développement et donc avoir de réelles chances d'amélioration rapide...Par contre si c'est pour coller des étiquettes tout de suite et assommer les enfants avec des drogues dès leur plus jeune âge, ça peut-être contreproductif...Je reste positive en me disant qu'il y a tout de même des personnes qui veulent le bien, même au sein des systèmes corrompus.
Merci Mathilde!